
Une vénitienne à Paris – Nouvelles Voix en Normandie | Le Poème Harmonique
Récital avec Léo Brunet (théorbe et guitare baroque)
Airs de Cavalli, Kapsberger, Robert de Visée, Corbetta, Bembo, Casulana, Strozzi.
Ville-monde et porte d’entrée de l’Orient en Europe, la République de Venise a suscité l’éclosion d’une vie sociale plus libre que celle des cours princières italiennes (le carnaval y durait plusieurs mois !). C’est sans doute une des raisons pour lesquelles la création artistique féminine a pu s’y épanouir dès le 16e siècle. Venise était aussi un centre d’édition réputé, qui a vu paraître la première publication musicale imprimée en 1501, permettant une diffusion accrue du répertoire.
Ainsi, Maddalena Casulana fut la première femme à publier de la musique (5 livres de madrigaux) à la fin de la Renaissance. Dans une préface, elle déclare « Je veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l’erreur que commettent les hommes en pensant qu’eux seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. »
A l’époque baroque, Antonia Bembo, Barbara Strozzi (toutes deux élèves de Cavalli), puis plus tard Anna Bon, formée à l’Ospedale della Pietà où avait enseigné Vivaldi, parviendront à concilier une carrière de chanteuse lyrique avec celle de compositrice.
De nos jours Marina Valmaggi s’est fait connaître par la composition de nombreuses chansons, la plupart sur des textes d’inspiration sacrée. Elle est l’auteur d’une « Elegia a Venezia » pour voix et guitare.
Isabelle Rouard